La pandémie de coronavirus pourrait avoir de lourdes conséquences sur la santé mentale de la population, estime la faîtière romande d'action en santé psychique. La Coraasp tire la sonnette d'alarme et formule des recommandations à l'égard des autorités politiques.
La Coordination romande des associations d'action pour la santé psychique (Coraasp) a fait part mercredi d'une double préoccupation: elle craint une hausse "considérable" du nombre de personnes affectées dans leur santé mentale ainsi que des conséquences néfastes sur la mise en oeuvre de la révision de l'assurance invalidité, adoptée par le Parlement fédéral en juin dernier.
Les entreprises sont souvent réticentes à engager des personnes en situation de handicap. Dans le contexte actuel, elles risquent d'avoir d'autres préoccupations que celle de favoriser l'intégration des personnes atteintes psychiquement, estime la Coraasp.
Préserver l'AI
Les associations redoutent aussi des économies ou des coupes dans le filet de protection sociale. Car la stabilité financière est importante pour l'équilibre des personnes fragilisées. La Coraasp demande donc - et c'est sa première recommandation - que les prestations de l'AI soient durablement préservées, voire renforcées.
Elle propose d'étudier la possibilité d'introduire un "revenu pour contribution sociale". Ce revenu serait accordé à des personnes qui ne trouvent par de place dans le marché du travail ordinaire, mais qui oeuvrent bénévolement au service de la communauté.
Les associations, un maillon essentiel
Le travail des organisations qui fournissent des prestations d'accueil et d'accompagnement constitue un "maillon essentiel" au rétablissement ou au maintien de l'équilibre de la santé psychique de nombreuses personnes. Il ne faut pas que leur activité soit mise en péril par des pressions budgétaires, ajoute la Coraasp.
De nombreuses personnes atteintes dans leur santé psychique s'engagent dans ce tissu associatif pour offrir à leurs pairs des lieux de parole, de lien social ou de créativité. Ce travail entièrement bénévole doit être reconnu, par exemple par le développement de "bourses du bénévolat".
Ces recommandations visent à renforcer la cohésion sociale, ajoute la coordination. Elles seront adressées aux parlementaires fédéraux romands et aux députés des Grands Conseils de Suisse romande.