Israël a entamé "avec prudence" dimanche un déconfinement très progressif. Le pays a constaté une baisse du nombre de cas de personnes contaminées au nouveau coronavirus, un mois après l'entrée en vigueur des restrictions.
Les parcs nationaux et les plages ont rouvert, les entreprises n'accueillant pas de public ont pu reprendre le travail et les enfants en bas âge ont retrouvé le chemin de l'école maternelle et de la crèche.
Les Israéliens sont désormais autorisés à se déplacer à plus d'un kilomètre de leur domicile et les fidèles ont pu retourner au Mur des Lamentations et sur l'Esplanade des Mosquées, dont les accès étaient jusqu'alors restreints aux seuls habitants de la Vieille ville de Jérusalem. L'église du Saint-Sépulcre a également rouvert ses portes.
Appel au respect des règles
"Cette fois nous sortons du confinement avec prudence et de manière responsable", a affirmé dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Cette première phase de déconfinement doit s'étaler sur plusieurs mois, jusqu'en février 2021.
"Continuez de respecter les règles", a appelé le professeur Ronni Gamzu, coordinateur de la lutte anticoronavirus, estimant samedi que "le défi est toujours devant nous". Les rassemblements restent limités à moins de dix personnes en intérieur et vingt en extérieur et le port du masque est toujours obligatoire.
Le comité ministériel en charge du virus doit se réunir cette semaine pour aborder la question de la deuxième phase de déconfinement.
Bond des contaminations
Israël s'était targué d'une bonne gestion de la crise sanitaire au printemps et avait rapidement mis fin à un premier confinement afin de remettre l'économie sur les rails. Mais le pays a enregistré en septembre l'un des plus fort taux de contamination au monde, selon des données de l'AFP.
Le nombre de contaminations quotidiennes se situait entre 8000 et 9000 cas à la fin septembre, mais il est retombé à près de 400 samedi. Le ministère israélien de la Santé a officiellement recensé plus de 302'900 malades, dont 2200 décès depuis le début de la pandémie.
Ultra-orthodoxes visés
Le confinement, mis en place le 18 septembre, reste en vigueur dans plusieurs localités juives ultra-orthodoxes, où le taux d'infection reste élevé. Le rabbin Chaïm Kanievsky, l'un des dirigeants spirituels ashkénazes les plus influents, a enjoint ses fidèles à rouvrir les écoles ultra-orthodoxes, malgré l'interdiction des autorités.
M. Netanyahu a spécifiquement appelé les juifs ultra-orthodoxes à "suivre les règles", car elles "sauvent des vies". Il a averti que les restrictions seraient immédiatement rétablies en cas de recrudescence du nombre de cas.
Depuis juillet, un mouvement de contestation dénonce la gestion de la crise sanitaire et économique du Premier ministre, jugée catastrophique, le taux de chômage ayant bondi ces derniers mois.
Samedi soir, ils étaient plusieurs dizaines de milliers à manifester dans tout le pays, notamment près de sa résidence officielle à Jérusalem, pour réclamer la démission de M. Netanyahu, en outre inculpé pour corruption.
"J'ai demandé au ministre des Finances de formuler un plan d'aide supplémentaire pour les travailleurs et les entreprises dans les secteurs toujours confinés", a-t-il indiqué dimanche dans un communiqué. "Notre objectif est clair: ne laisser personne de côté", a-t-il ajouté.
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