Ecoeurés, des soignants raccrochent la blouse

L’une est aujourd’hui pâtissière, l’autre songe à devenir libraire: ils ont tous les deux claqué la porte de l’hôpital, laissant derrière eux le stress et des conditions de travail devenues insupportables: manque criant de personnel, de moyens, de temps pour bien s’occuper des patients, de considération par les pouvoirs publics: ils font le même constat désabusé. Venue de sa Bretagne natale à Bruxelles pour trouver un emploi, Nolwenn Le Bonzec a troqué sans remords il y a six mois blouse et sur-blouse pour créer des cupcakes colorés, persuadée que ce changement radical a «sauvé sa santé mentale». «J’ai travaillé 5 ans à l’hôpital et petit à petit, j’ai vu les conditions de travail se détériorer et la santé devenir une marchandise, alors qu’au départ c’est un métier que l’on fait pour l’humain», raconte la jeune femme de 27 ans Thomas Laurent a, lui, décidé de réaliser «un vieux rêve» après 15 ans en hôpital. Passionné de BD depuis son enfance, il commencera une formation de libraire en janvier. Cet infirmier français de 35 ans vient de quitter le service d’urgence de l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, jugeant que les conditions pour exercer son métier n’étaient «plus tenables».