Les directives de tri inquiètent les organisations contre le cancer

Les organisations de lutte contre le cancer s’inquiètent des difficultés accrues d’accès aux soins intensifs pour les malades du cancer à cause des patients Covid. Dans une lettre ouverte, elles demandent instamment que les directives de triage soient revues. Pour les patients cancéreux, une prise en charge par les soins intensifs est déjà difficile dans des conditions normales, parce que les connaissances sur les chances de succès des traitements anticancéreux sont parfois insuffisantes, souligne Oncosuisse. A cela s’ajoute une position «utilitariste» de la commission d’éthique de l’ASSM selon laquelle les patients ayant un «meilleur pronostic à court terme» doivent avoir la priorité. Pour Oncosuisse, le fait de s’en tenir à la directive du «meilleur pronostic à court terme» n’encourage pas les patients à se faire vacciner contre le Sars-CoV-2. Si l’on fait savoir, par exemple, qu’en cas de pneumonie grave, les personnes vaccinées sont traitées de manière préférentielle, cela pourrait éventuellement augmenter la pression pour se faire vacciner. Sauver le plus possible de vies La situation est actuellement tendue dans les hôpitaux. Si le nombre de personnes infectées continue d’augmenter, un triage des patients n’est pas à exclure à l’avenir, a récemment déclaré l’ASSM. Selon les directives de l’académie et de la Société suisse de médecine intensive (SSMI), l’objectif prioritaire est de sauver le plus grand nombre possible de vies. Pour le tri, le pronostic de survie à court terme reste donc le premier et le plus important critère de décision, pour l’ASSM. Des caractéristiques telles que l’âge, le sexe, le handicap, la position sociale ou le statut vaccinal ne doivent pas être utilisées comme critères de triage.