Elus et restaurateurs de Marseille ont lancé jeudi une fronde contre la fermeture des bars et des restaurants. Le Premier ministre Jean Castex a dit assumer cette "mesure forte" face au Covid-19 et un nouveau record de plus 16'000 contaminations.
La situation est "très préoccupante dans toute la France" mais "surtout grave dans les grandes agglomérations", a averti jeudi soir le chef du gouvernement, alors qu'un nouveau record de contaminations a été établi à 16'096 en 24 heures.
A Marseille, c'est "une course contre la montre" et c'est pour cela que "nous avons décidé de prendre des mesures plus fortes", a justifié Jean Castex en participant sur France 2 à sa première grande émission politique depuis son arrivée à Matignon en juillet.
Dénonçant avec force une "punition collective" et une "catastrophe", les élus de Marseille et de sa région ont affirmé leur détermination à empêcher cette fermeture des bars et des restaurants à partir de samedi, y compris devant la justice.
"J'invite le préfet à respecter scrupuleusement la loi car je déposerai dès demain, avec des restaurateurs et des cafetiers, un recours en référé liberté devant le tribunal administratif de Marseille contre tout acte restreignant l'exercice de la liberté d'entreprendre, d'industrie et du commerce de façon disproportionnée", a prévenu jeudi soir le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier.
"Montré du doigt"
"Une nouvelle fois, notre territoire est montré du doigt", a protesté le premier adjoint à la mairie de Marseille Benoît Payan, en s'exprimant au nom de la maire Michèle Rubirola, en convalescence après une opération. Fustigeant un "affront", il a réclamé un report de 10 jours de la décision de fermer bars et restaurants.
Un appel à un rassemblement de protestation vendredi, devant le tribunal de commerce de Marseille, a été lancé par des représentants du monde économique marseillais.
"La mesure c'est pour 15 jours, et nous espérons que nous pourrons rouvrir dans 15 jours", a déclaré Jean Castex en répondant à une restauratrice très inquiète. Il l'a assurée que l'Etat indemniserait la perte de son chiffre d'affaires car "il n'est pas question que vous subissiez les conséquences de ces conditions sanitaires".