Au Paraguay, l’opposition tente de profiter du mécontentement populaire

Au Paraguay, la gestion de la pandémie de coronavirus par le gouvernement suscite la colère de la population, un mécontentement dont l’opposition veut s’emparer pour pousser le président Mario Abdo Benitez à la démission. Pour le cinquième jour consécutif, des manifestations ont eu lieu mardi à Asuncion, après des appels lancés par un mouvement hétéroclite composé d’étudiants, de représentants de professions libérales, d’employés, sans réel dirigeant proclamé. En ligne de mire également, la lenteur du pays pour obtenir des vaccins anti-coronavirus dans ce pays de 7 millions d’habitants qui comptabilise plus de 3300 morts du Covid-19 pour 170'000 cas déclarés. Alors que les manifestations ont dégénéré vendredi en saccages et affrontements avec la police, l’opposition s’est engouffrée dans la brèche. «Si les députés n’écoutent pas le peuple, ils vont devoir s’en aller eux aussi», a déclaré mardi dans un communiqué Efrain Alegre, à la tête du Parti libéral (centre), premier groupe d’opposition au Parlement qui cherche à lancer une procédure de destitution contre le chef de l’État. Mario Abdo Benitez, qui se trouve à la moitié de son mandat de cinq ans, a pour l’heure obtenu le soutien au Parlement du groupe dissident de son parti pour bloquer toute tentative de destitution.