Le Syndicat suisse des services publics (SSP) Vaud fustige le principe de "quarantaine sociale" du CHUV à Lausanne. Il demande le retrait immédiat de cette disposition et exige l'embauche immédiate de personnel pour faire face aux activités de l'hôpital public sans mettre en danger la vie et la santé des employés et des patients.
La direction des soins du CHUV vient d'émettre des dispositions "tout à fait originales, scandaleuses et inacceptables" en ce qui concerne le Covid-19, dénonce mercredi le SSP Vaud dans un communiqué. La "quarantaine sociale" autorisée par le canton concerne le cercle spécifique des professionnels de santé.
Une norme nationale stipule qu'en cas de pénurie de personnel, les professionnels de santé travaillant en contact avec des patients et qui ont été exposés sans protection à un cas confirmé (contact professionnel ou privé) peuvent continuer à travailler avec un masque chirurgical en permanence et en respectant une hygiène des mains irréprochable. Elles surveillent leur état de santé et sont testées et mises à l'arrêt de travail en cas de symptômes.
Les quarantaines de ces personnes en contact de cas positifs peuvent être adaptées après évaluation par l'Office du médecin cantonal, si la personne concernée, asymptomatique, est essentielle dans les institutions de santé. Dans une telle situation, la personne peut travailler et n'est donc pas en quarantaine à proprement parler dans son travail. Elle l'est en revanche dans sa vie sociale, d'où le terme de "quarantaine sociale" employé uniquement dans ce secteur.
Halte à cet "arrangement"
"En clair: si vous êtes malade, dans une équipe avec plusieurs personnes malades, que vous êtes positif au Covid-19 donc, vous venez travailler. Par contre, le CHUV en tant qu'employeur se donne le droit de décider de supprimer votre vie privée, sociale, familiale en dehors de votre travail", résume le syndicat. Cette disposition est contraire au bon sens sanitaire comme aux droits et libertés élémentaires des salariés, critique-t-il.
Le SSP Vaud demande également au médecin cantonal vaudois de refuser de se prêter à cet "arrangement" avec la direction du CHUV. Comme au mois de mars, les autorités politiques et sanitaires et la direction du CHUV veulent faire payer au personnel la prise en charge de la population en supprimant ses droits, met en garde le syndicat.
"Il faut des embauches au CHUV pour renforcer les effectifs: un hôpital ne peut pas systématiquement supprimer les droits du personnel pour faire face à ses tâches. Cette décision illustre aussi, en transparence, l'ampleur des difficultés et souffrances au travail des équipes soignantes et de toutes et tous les salariés du secteur de la santé", relève encore le syndicat des services publics.