Pas encore rétabli, Donald Trump a minimisé mardi la menace du Covid-19. Il a tenté, face à des sondages alarmants, d'accréditer l'idée qu'il serait immunisé contre le virus, mais aussi contre la défaite.
"JE ME SENS BIEN!", a-t-il tweeté, se disant impatient de débattre une nouvelle fois, le 15 octobre, avec son adversaire démocrate Joe Biden. A moins d'un mois du scrutin, le président américain joue, tweets et vidéos à l'appui, la carte du dirigeant sans peur ayant dompté le virus et appelant ses compatriotes à ne pas laisser le Covid-19 les "dominer".
Au-delà de l'avalanche de critiques que ce discours suscite au sein du corps médical, il pourrait être difficilement audible dans un pays qui vient de franchir la barre des 210'000 morts. Le Covid-19 sera, en 2020, la troisième cause de décès aux Etats-Unis.
Critiqué depuis le début de la pandémie pour ses messages brouillons, ses approximations ou encore son manque d'empathie, le président semble déterminé à ne pas changer de registre. "La grippe saisonnière arrive!", a-t-il tweeté pour son premier réveil à la Maison Blanche après trois jours à l'hôpital militaire de Walter Reed.
"Allons-nous fermer notre pays? Non, nous avons appris à vivre avec, de la même manière que nous apprenons à vivre avec le Covid, qui, chez la plupart des gens, est beaucoup moins mortel!", a-t-il ajouté, au mépris des chiffres.
Selon les autorités sanitaires américaines, la grippe saisonnière n'a jamais, au cours de la décennie écoulée, atteint le cap des 100'000 morts sur une année.
16 points de retard
Pour son retour à la Maison Blanche lundi soir, Donald Trump a opté pour une grande mise en scène. Il a ainsi rappelé à l'Amérique et au monde son goût de la provocation.
Juste après sa descente de l'hélicoptère, il a grimpé les marches vers le balcon de sa résidence. Là, il a ajusté sa veste, retiré son masque et levé les pouces, dans un étrange geste de défi au moment où les cas de Covid-19 dans son entourage se multiplient.
Son avenir politique est, pour l'heure, chargé de signaux menaçants. A l'approche du scrutin du 3 novembre, les courbes sont inquiétantes pour le 45e président de l'histoire, qui redoute de devenir celui d'un seul mandat, contrairement à ses trois prédécesseurs: Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton.
Selon le dernier sondage CNN/SSRS rendu public mardi matin, il a désormais 16 points de retard (41% contre 57% d'intentions de vote) par rapport à Joe Biden. Un sondage NBC/WSJ publié dimanche le plaçait 14 points derrière son rival démocrate.
Si l'on se penche sur la carte des Etats-clés susceptibles de faire basculer l'élection d'un côté ou de l'autre, l'avance est moins nette, mais elle est réelle et constante.